BOB MARLEY - Live Forever

Publié le par mamaindanstondisque

Bon. Comme entrée en matière, autant vous le dire tout de suite, vous donner mon avis sur un disque de reggae, c’est un peu comme si Ribéry vous donnait son avis sur « Les rêveries d’un promeneur solitaire » de Rousseau. Dire que je n’y connais rien en reggae, c’est rien de le dire. Sorti de Marley, de Peter Tosh, et de Gainsbourg, mes connaissances sont aussi minuscules qu’une microparticule d’un nuage japonais qui, ne vous inquiétez pas, est tout à fait inoffensif. Pourquoi ? Ben, parce que, je le reconnais, la musique à haute teneur en THC me fatigue vite… En gros, j’ai tendance à trouver que le début d’un disque de reggae ressemble rapidement à sa fin. Bon, je peux me tromper, m’enfin, venant d’un gars aux goûts si fermement assurés, je serais bien étonné quand même.

 

Bref, Bob Marley, en bon gros con blanc qui n’entend rien au reggae, je kiffe. Pas tout, mais le plus gros. Sans doute parce que les mélodies doivent plus à la pop qu’au reggae, sans doute parce que j’ai été élevé en parti avec ses disques, et sans doute par fainéantise d’aller fouiller plus loin…

 

 

Mais revenons à nos dread-locks. Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas tellement un disque que je m’apprête à descendre, mais plutôt une pratique, à laquelle, en plus, comme un âne, je participe. Bob Marley est de ces artistes qui a autant sorti de disques de son vivant qu’après sa mort… Dans le genre exploitation du filon, le gang Marley fait très fort. Et si le gang Hendrix se défend en la matière, il sort souvent des choses intéressantes, qui dépassent parfois ce que l’artiste a sorti de son vivant… Non, là, on serait plutôt du côté de la mère Buckley qui, sous couvert de sauvegarder la mémoire de son lardon, plongeur en apnée à ses heures perdues, nous ressort régulièrement des archives moisies, du genre « Là, c’est mon fils qui chante sous la douche ! »

 

Ces jours-ci, sort donc un Live censé être le dernier concert de Bob Marley, avant qu’il ne calanche… Autant vous le dire d’entrée, ce disque est une escroquerie. D’abord le son est pourri de chez pourri. A peine digne d’un bon bootleg, le son est, par moment, balancé sur la gauche sans plus rien avoir sur la droite (ne parlons pas des deux dernières pistes, visiblement enregistrées avec un magnétophone). Marley y est, à vue d’oreille, épuisé (il mourra quelques jours après), et l’ensemble est d’une molesse sans nom. Le reggae, tel que je le ressens, c’est l’énergie, la banane aux lèvres et la ganja qui flotte au-dessus de nos têtes… Marley y reprend des titres tirés de son répertoire le plus récent : Survival / Exodus / Uprising avec des sons de synthés étouffés, des solos de guitare sans âme… Même les choristes n’y croient pas.

 

Je ne sais pas trop si le but était de se faire du blé sur les restes du Dieu du reggae ou si c’était pour lui rendre un véritable hommage… Mais j’ai bien mon idée sur la question. Les traces Live de Marley (notamment à l’époque bénie de Peter Tosh) ne doivent pas manquer, et ce serait tout de même plus convenable de sortir un truc énergique à une époque où le gang des Wailers était considéré comme de dangereux activistes qu’un témoignage à chier sur un mec, certes plein de bonnes intentions, mais à bout de force nous servant une soupe qui annonce, l’air de rien l’avènement malheureux des ignobles UB40 (dont on peut tout de même sauver le premier album !).

 

Alors, aujourd’hui, ce n’est pas une main dans un disque que j’ai envie de coller, même si celui-ci est bien mauvais, mais plutôt une main dans la gueule des ayants droits en tout genre qui, pour s’en coller plein les fouilles, ressortent tout ce qui leur tombe sous la main, histoire de voir un peu si ça pourrait pas rapporter un peu plus de mitraille. Que l’on ressorte une énième compile sur Cloclo dit Monsieur Bricolage, un coffret sur le Superman raté Mike Brant, ou sur le plus grand représentant en chemises de mauvais gout qu’était Carlos, passe encore, mais que l’on s’amuse à piller éternellement des artistes un minimum crédible genre Buckley (même si je n’étais pas fan du bonhomme, même de son vivant), Marley, et bien d’autres (avec la grosse étiquette INEDIT bien en évidence, dès fois que le fan de base soit trop con pour être au jus et pour être sûr de ne pas louper l’acheteur lambda…), ça devient limite malsain. Et le pire c’est que moi, dans tout ça, je me suis fait avoir comme un bleu !

 

Nous pourrons bientôt voir fleurir en tête de gondoles les balbutiements de Jeff lors de ses premiers gazouillis, avec sa mère, en fond sonore s’extasiant : « Oh my God, It’s a Jeff poo-poo ! », ou alors le Bob rappellant à son marmot « hey Ziggy Make tourned ze spliff ! »

 

Un conseil donc : N’achetez pas ce disque, il est à chier, et n’est même pas fourni avec un sachet de ganja pour faire passer la pilule !

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S
<br /> Ouiiiiiiiiiii, vous êtes de retour !!! Putain j'vous attendais les gars (permettez je vous prie, cet égard de familiarité c'est l'émotion )<br /> Continuez comme ça s'il vous plait, continuez !!!<br /> <br /> <br />
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